Désuétude du bâtiment
Nous sommes encore en 1997 quand, après toutes ces joies, une réalité rattrape notre société. En effet, la salle de gymnastique du collège de Ste-Hélène ainsi que ses équipements et installations tombent en désuétude. De plus, les différentes réaffectations scolaires que connût ce collège suite à l'abandon de ce dernier par l'école obligatoire, pour rappel, on y a vu défiler le CPLN avec l'école des métiers de la terre et de la nature (ECMTN) et l'école supérieure pour les cadres en entreprise et en administration (ESCEA), ensuite la HE-ARC y a placé la haute école de gestion (HEG) avant qu'une école privée anglophone, dès 2008, dont nous parlerons encore, n'investisse non seulement les lieux mais aussi son argent pour des travaux de réfection. Ces réaffectations ont à chaque fois amené leur lot d'inquiétudes quant à la survie des la salle de gym et des terrains extérieurs de sports, menacés respectivement par des projets de salle polyvalente purement scolaire et autres parking.
Le comité est toujours resté très attentif à l'évolution de ces différents dossiers en mettant tout en ouvre pour que la société de gymnastique soit considérée comme un partenaire incontournable dans toutes les négociations qui concerneraient cette salle. Elle était aidée en cela par le groupement des sociétés locales (GSL) qui s'intéressait lui-aussi à la salle de spectacle, mais qui s'affaiblissait d'année en année, passant de 13 sociétés à 3 en une décennie. Combien de temps pourra-t-elle encore préserver ses intérêts face aux nouvelles entités installées à Ste-Hélène ?
C'est donc baignée de ces incertitudes quant à l'avenir du collège que la gym de La Coudre mettra sur pied une soirée annuelle qui marquera elle-aussi cette fameuse année 1997. Un spectacle intégrant une pièce théâtrale appuyée par des productions gymniques, rencontrera un triomphe auprès de plus de 700 spectateurs répartis sur trois représentations. Un succès certainement comparable au fameux « Casse-noisette » de Tchaïkovski, jouée lors d'une soirée en début des années septante et qui fut également de toute splendeur. La trame raconte l'histoire d'une école de sport menacée par les velléités d'investissement d'un promoteur véreux, sans scrupule et mégalomane, aidé dans ses projets par le manque de courage d'un maire influençable et sans caractère. L'école, emmenée principalement par les enfants qui la composent, compte bien se battre pour sauver son gymnase et pour la rénovation des agrès qui l'équipent. La directrice prendra le flambeau de ce combat et ce seront finalement les enfants, avec à leur tête la directrice, qui triompheront en réussissant à ramener le maire à ses devoirs face à ses administrés et en chassant ce promoteur indélicat. Un grand-père, observateur privilégié des divers rebondissements que connait cette école et ses occupants, constituera le fil rouge du scénario, soutenu par d'autres rôles, notamment ces deux personnages, noir et blanc, dont l'un représentaient l'optimisme, l'autre le défaitisme et tout ce qui va avec, et qui étaient dispersés parmi les spectateurs, surprenant l'assistance par leurs interventions intempestives depuis les gradins.
C'est donc dès 2008, avec l'arrivée de la St. George's School, que les choses se précisèrent. Il faut savoir que cette dernière, financée par des entreprises internationales de la région, comptait bien donner un rafraîchissement au collège de Ste-Hélène. La gym, toujours en alerte, mit immédiatement en place un comité pour le suivi autant des intentions que des travaux à venir. Et il convient de relever ici que ce petit groupe, emmené par un ancien président, a extrêmement bien joué son rôle. Non seulement il a immédiatement été accepté à la table des discussions qui réunissait la ville et l'école, mais il est intervenu très profitablement à propos de plusieurs sujets, en particulier en ce qui concerne l'aménagement de tout le sous-sol en dehors de la salle de gym, à savoir les vestiaires, la tisanerie, les locaux techniques et du matériel et le corridor d'entrée. Nous nous souviendrons que les premiers plans proposés rendaient la tenue de la soirée annuelle et l'accueil des spectateurs quasi impossible.
Mais la société de gymnastique de La Coudre ne s'est pas présentée les mains vides à ces négociations. En effet, en plus du financement de bien du matériel, les gymnastes n'ont pas compté leurs heures de besogne. Notre histoire retiendra les vaillants déménageurs de tout le contenu, agrès, tables, chaises et autre matériel accumulé durant des décennies à Ste-Hélène et qu'il fallut ensuite rapporter. Elle relève aussi les travaux entrepris sur la scène afin de la rafraîchir et l'engagement de ce gymnaste qui s'est attelé à refaire simplement toute son électricité. Bien qu'il n'ait aucun lien avec les terrains de compétition, on considérera cet épisode comme étant lui-aussi illustre et notoire pour notre société.
Ainsi, à l'été 2011, la gym de La Coudre poursuit son vaillant chemin, avec un effectif plus que respectable, en participant avec de belles ambitions aux diverses compétitions que proposent les associations ou qu'elle organise elle-même.