Gym la Coudre
Pour être forts, soyons unis

Une fin de siècle faste

Revenons à des considérations plus gymniques. La seconde partie des années 80 voit aussi évoluer la gym de section vers plus de mixité. Ainsi, le groupe des Actifs se présente désormais aux concours avec dans ses rang, des demoiselles qui participent à des productions aux anneaux balançants et aux sauts, les barres parallèles conservant leur caractère phallocrate. Cet apport féminin booste certainement tout le groupe puisque ce dernier obtient une troisième place romande en 1986. On y verra également naître, en 1988, un groupe d'agrès chez les jeunes-gymnastes qui recevra tous ceux qui souhaitent se spécialiser uniquement dans la gymnastique aux engins, individuelle et de section. Il ne faudra que 3 ans à ce nouveau groupe pour obtenir un résultat majeur, à savoir une seconde place romande aux barres parallèles.

En même temps du côté de la Féminine, on enregistre la création d'un groupe Juniors, qui accueillera des filles de 16 à 20 ans, les leçons de la première année d'existence de ce groupe, en attendant la formation d'une monitrice issue du groupe, seront toutefois enseignées par un garçon... On remarquera bien vite que la limite supérieure d'âge introduite à la création de ce groupe était largement sous-estimée puisque les filles auront bien du mal à quitter ce groupe avant. 25 ans ou plus. Parallèlement, on voit s'établir de plus en plus de collaboration entre les différents groupes de cette section. Le nombre des gymnastes féminines explose tant chez les dames que chez les pupillettes, ce qui permet à ces dernières de diversifier les activités gymniques des différents groupes et d'apporter quelques spécialisations qui feront recette lors des concours.

L'année 1992 connaîtra aussi l'ouverture d'un groupe agrès-filles, sur l'initiative d'un moniteur issu du groupe des agrès garçons et d'une ancienne pupillette qui réalise ainsi son retour à la société. Ce groupe participera durant plusieurs années à différents concours, en particulier de gymnastique individuelle, avant de disparaître au profit du fameux groupe agrès mixte qui connaitra bien des succès tant en concours qu'en affluence.

Dans la foulée, 1993 connaîtra l'ouverture d'un groupe papa-enfant, rétablissant une inégalité qui, une fois n'est pas coutume, n'offrait ce merveilleux accueil gymnique qu'aux mamans. Ces deux groupes connaissant un succès considérable, la tenue distincte de la gymnastique des mamans et des papas avec leurs enfants continue à se justifier, surtout qu'il n'y a jamais eu de contre-indication pour le remplacement par une maman ou par un papa, quant sa ou son conjoint était empêché. Il est d'ailleurs amusant de remarquer ici que le groupe Papa-enfant, jusqu'à ce jour, a toujours eu à sa tête, une monitrice.

En respect du dicton chinois et à l'instar de la société Féminine, à la tête de laquelle un homme occupa la présidence pendant près de 30 ans, on voit qu'en tout temps, il y eut un peu de femme chez les hommes et un brin d'homme chez les femmes.

Cette époque faste offrira également à notre société, dès 1995, le plaisir d'accueillir enfin nos aînés au sein d'un groupe. On se réjouira même de voir revenir dans les salles de gym nos membres les plus anciens qui n'avaient plus leur place dans les formations existantes, grâce à l'ouverture d'un groupe de Séniors, groupe qui d'ailleurs adoptera immédiatement le principe de la mixité. Qui osera encore prétendre que les aînés sont tous des conservateurs ?!!

Comme il existe une maladie chronique spécifique au gymnaste, à savoir celle qui l'empêche de changer de groupe de gym quand son âge pourtant le lui préconise raisonnablement, cette dernière ne s'attaque donc pas à une catégorie d'âge spécifique. Si donc, les Grandes-Pupillettes ont toujours eu tendance à ne pas se sentir suffisamment "vieilles" pour rejoindre le groupe des Actives, et que chez les garçons, c'est le passage des Actifs aux Gym-Hommes qui a toujours rencontré le plus de résistance, le problème s'est trouvé décuplé au niveau du passage, tant des Dames que des Gym-Hommes, dans ce nouveau groupe de Séniors. C'est ainsi, que dans ses premiers temps, le groupe des Séniors n'a vécu qu'avec des nouveaux membres, sauf bien-entendu, la monitrice et les moniteurs Séniors qui eux étaient vraiment issus des groupes précédemment nommés.

En juin 1992, nos sociétés ont la joie d'accueillir un groupe d'une cinquantaine de gymnastes françaises. Les Bergeronnettes, telle est le nom de ce groupe du Beaujolais, participent en effet à la fête cantonale des pupillettes, en présentant une très belle production gymnique. La politesse sera rendue à notre société en mai de 1994 et ce seront 27 membres de La Coudre qui profiteront d'un accueil très chaleureux à Pouilly-le-Monial, de la visite des vignobles de la région de Villefranche-sur-Saône et d'une soirée de réception suffisamment bien arrosée pour que l'auteur de cette chronique ne se souvienne pas forcément de tous les détails de ce festin.

Le lecteur attentif remarquera que nous approchons du 75ème anniversaire de la fameuse soirée qui a vu la fondation de la Gym de La Coudre, ce qui n'a évidemment pas échappé non-plus à nos comités. Ainsi, les instances dirigeantes des trois sociétés de FSG La Coudre se retrouvèrent pour débattre de la nature des manifestations festives qui pourraient marquer ce jubilaire en 1994. On parla beaucoup, on "brainstorma", on imagina toute sorte de festivités, cantines à l'appui, et on calcula déjà le bénéfice qu'une telle journée pourrait rapporter, lorsqu'un des membres présent posa la question suivante : « Puisque nos caisses sont actuellement pleines, ne devrions-nous pas pour une fois inviter la population à notre anniversaire plutôt que d'organiser des festivités qui feront de nouveau appel à leur porte-monnaie ? » La messe était dite et plus personne n'osa contrecarrer cette excellente proposition.

C'est donc par un beau dimanche d'octobre que la marmite romaine fut ressortie de son galetas, ripolinée, mise en feu et qu'une excellente soupe de légumes y mijota pour pouvoir accompagner avantageusement les saucissons de la torée neuchâteloise qu'un brasier de plus de 4 mètres de long rôtissait sous l'oil attentif et avisé de nos meilleurs gymnastes gastronomes. A entendre les avis unanimes des gymnastes et de la population coudrière présente, ce fut une très belle journée et personne ne regrettait l'immense "bastringue" que l'on avait choisi d'éviter !