La nouvelle cantine
En 1983, constatant que la tenue de son stand lors de la fête des Vendanges de Neuchâtel rapportait toujours plus d'argent dans le compte de fonctionnement de nos trois sociétés, la décision fut prise de pérenniser cette participation et de construire notre propre stand afin de pouvoir disposer de toute la surface utile pour le débit de nos boissons et pour éviter à terme les frais de location de cantines. Durant plusieurs jeudi en lieu et place de l'entraînement, les gymnastes des groupes Actifs et Gym-Hommes troquèrent leurs ballons de volley et leur cube de magnésie contre des perceuses, des riveteuses et autres clef à cliquet qu'ils trouvèrent dans l'atelier professionnel d'un des leurs, pour s'adonner à la construction de cette pragmatique cantine qui aiguise aujourd'hui encore la verte jalousie de toute autre société participant à cette fête !
Les souvenirs du rédacteur de cette chronique, qui du haut de ses 15 ans à cette époque déjà était muni de deux mains gauches, relateront un travail effectué dans une excellente et très amicale ambiance, le professionnalisme du concepteur, l'apprentissage des rudiments de la serrurerie et l'apprentissage aussi de ce que veut dire se sentir comme un chien dans un jeu de quilles en étant constamment au chemin de ceux qui savent et qui souhaitent avancer dans le travail. Devoir constater sa propre inutilité se vit aussi comment un moment de grande solitude.
Cette cantine sera rangée dans l'ancien local du matériel gymnique de plein air à la rue du Vignoble et servira donc à chaque Fête des Vendanges mais aussi lors de manifestations organisées par notre société. Et à chacune de ses utilisations, on enregistrera la même procédure de construction : Un premier rendez-vous, auquel ne se rendent jamais assez de gymnastes, est convoqué au local de stockage pour charger tous ses éléments constitutifs. Arrivé sur le lieu de montage (le plus souvent à l'entrée de la rue de l'Hôpital), une trentaine d'actifs et de Gym-hommes attendent patiemment de pouvoir ouvrer. Le partage des travaux de montage est très simple et a toujours fait ses preuves : 5 ou 6 des plus souples membres de ce détachement déchargent, portent, vissent, posent, fixent, déroulent, déposent, grimpent et revissent, sous les ordres experts et avisés d'environ 25 chefs qui savent tous exactement comment il faut monter cette cantine. A la fin de ce jeudi soir d'avant les grandes libations neuchâteloises, quand l'heure de partager un verre autour de ce qui vient d'être construit arrive, une photographe-camérawoman ne manque jamais d'immortaliser cette scène parfaitement immuable, sauf évidemment pour les cheveux gris et autres rides qui sont bien les seuls actes de datation de la prise de ces images.
La cantine se verra offrir les ajustements devenus nécessaires et le reliftage de quelques-unes de ses rides en 2011, sur le toit du garage d'un de ses membres, transformé pour l'occasion en atelier de serrurerie.